Croisière sur le canal de Savière
Le lundi 5 octobre 2020
C’est par une météo mitigée que, munis de cirés et parapluies, nous étions une petite quarantaine «masquée» à prendre la route en direction de Culoz. Premier arrêt pour une visite-démonstration à la cuivrerie du Bugey à Lavours où l’artisan dinandier, l’un des derniers, nous a expliqué avec passion son métier, héritage direct de son père, compagnon du tour de France. Le marché des objets en cuivre, casseroles et autres n’étant plus porteur, il s’est diversifié grâce aux idées novatrices de sa fille vers une production plus contemporaine en élaborant des objets et bijoux plus contemporains.
C’est à pied que nous avons rejoint le bateau le «Savoyard» pour une croisière du Rhône au lac du Bourget en passant par le canal naturel de Savières, 4 km de long, qui sert de déversoir naturel du lac du Bourget au Rhône et inversement, lorsque le Rhône est en crue. Durant la navigation, un fort bon déjeuner nous a été servi dans une ambiance conviviale ; pendant ce temps, le capitaine émaillait notre repas d’informations et anecdotes nombreuses sur ces voies navigables. Après le passage impressionnant d’une écluse, nous nous sommes retrouvés 4 m plus bas en 10 minutes pour la descente du canal de Savières avec ses méandres bucoliques, ses eaux vertes dans lesquelles se reflètent la végétation et les arbres immenses, quelques cultures de maïs, les villages, de nombreux cygnes, des hérons et autres oiseaux. Une faune nombreuse s’y abrite dont des castors
très nombreux.
Nous avons été charmés par la zénitude dégagée par ce lieu, d’autant plus que nous étions le seul bateau à naviguer ce jour-là… Nous sommes passés devant Chanaz, la Venise savoyarde au charme incontestable et quelques maisons éparpillées dont celle d’un ancien passeur. Le canal a connu dans le passé beaucoup d’activités humaines et commerciales ; des personnages illustres y ont laissé des souvenirs : de Jules César à Napoléon III, etc., car c’était le lien entre Genève, le lac du Bourget et Lyon. De nos jours, il ne sert plus qu’à la navigation de plaisance et donc est très fréquenté à la belle saison.
L’arrivée au lac du Bourget a été un enchantement au milieu des grandes roselières abritant canards et poules d’eau. Nous avons pu apercevoir à babord la statue de Lamartine et au loin à tribord l’abbaye de Hautecombe et tout autour les beaux sommets de Savoie et les derniers contreforts du Jura. Mais il a fallu faire demi-tour pour revenir à Chanaz où se terminait notre croisière. Nous y avons fait un petit tour et visité une brûlerie de café… la pluie a commencé à s’inviter et l’autocar est venu nous «cueillir» pour nous ramener à Veigy, heureux de cette journée qui nous a permis d’oublier nos préoccupations du moment.